Omeir et Soundous

Jour 26, 22 decembre 2016

Omeir et Soundous sont syriens, ils sont les premiers enfants de Fatima et Abdulsattar, nés encore en Syrie avant la révolution. Ils sont arrivés à Taizé au printemps dernier. A l'aéroport, nous étions tout un groupe pour les accueillir et dans notre excitation on se posait beaucoup de questions : qu'allons-nous leur dire ? Comment allons-nous communiquer ? Dans quel état physique et moral seront-ils ? La porte coulissante s'est ouverte et les enfants avançaient vers nous, un peu hésitants, visiblement fatigués, mais avec un grand sourire sur le visage et des yeux brillants. Après quelques minutes, nous avions l'impression de les connaître depuis longtemps. Omeir et Soundous ont 10 et 8 ans. Jusqu'à leur arrivée en France, ils n'ont jamais pu aller à l'école ou à la maternelle. Leur enfance a été tissée dans la guerre, l'incertitude du lendemain, la fuite des violences qui les entouraient. Ils sont arrivés un jeudi matin et le mardi suivant ils étaient déjà sur les bancs de l'école. (Lundi, ils devaient passer à la préfecture pour des histoires de papier, sinon ça aurait été lundi matin.) Dès leur arrivée, l'une des premières questions des parents, mais aussi des enfants concernait l'école. « Où est l'école ? Quand pouvons-nous y aller ? » A quelques kilomètres de Taizé se trouve l'école intercommunale avec des enseignants remarquables qui ont tout préparé pour accueillir ces nouveaux enfants arrivés de Syrie. L'accueil des maîtresses et du maître, mais aussi celui des petits bourguignons était extraordinaire.



Mardi matin, deux enfants nous attendaient devant la maison avec des yeux brillants et avides de découvertes. Nous étions probablement tout aussi excités que les nouveaux écoliers. Sur leur dos, les anciens cartables de nos filles reprenaient du service. En descendant de la voiture, ils se dirigèrent, main dans la main, vers la cour de l'école et tout s'est passé le plus naturellement du monde : les autres enfants les entourèrent et commencèrent à leur poser des questions. Au Liban, quelqu'un les avait préparé pour les premiers contacts : « Bonjour, je m'appelle Omeir, enchanté ! » Le succès était garanti. Quelques jours plus tôt, ils étaient encore dans un camps de réfugiés au Liban, et là, sous nos yeux, ils commençaient une nouvelle vie dans une petite école en Bourgogne. Depuis, ils ont fait des progrès rapides en français : leur compréhension orale et leurs résultats scolaire s'améliorent de jour en jour. Ils sont devenus très vite partie intégrante de leur classe et de leur école.




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